A l’instar du don d’organe, la manipulation génétique est un sujet de société très sensible. Les enjeux médicaux ne sont pas les seuls à susciter des discussions houleuses à ce sujet. Les textes de loi en vigueur sont également un point sur lequel plusieurs avis divergents continuent de subsister.

La manipulation génétique sur les humains : interdite en France ?

Questionnée sur la manipulation génétique sur les humains en France, Bénédicte Bévière-Boyer, maîtresse de conférences à l’Université Paris-8 a déclaré dans une interview donnée au magazine Sciences et Avenir que de tels procédés ne pouvaient être acceptés dans l’Hexagone. Dans son argumentaire elle se repose sur l’article 16-4 du Code Civil qui stipule « Nul ne peut porter atteinte à l’intégrité de l’espèce humaine. Toute pratique eugénique tendant à l’organisation de la sélection des personnes est interdite (…) Sans préjudice des recherches tendant à la prévention et au traitement des maladies génétiques, aucune transformation ne peut être apportée aux caractères génétiques dans le but de modifier la descendance de la personne. ».

Selon cette experte, même les révisions de ce texte de loi faites par le parlement durant l’été 2019 n’ont pu changer cette donne.

Une interdiction à l’échelle mondiale ?

Bénédicte Bévière-Boyer a rappelé que l’interdiction de la modification du génome humain est internationale ! En effet, comme le reconnaissent de nombreux scientifiques tels que Jean Jacques Perrut, la déclaration de l’UNESCO sur le génome humain et les droits de l’homme, adoptée en 1997 est très claire à ce propos !

Seuls des pays comme la Chine n’ont pas adhéré aux prérogatives mondiales. Pékin en a profité pour faire des tests sur le génome humain. Nous pouvons notamment citer l’exemple des recherches réalisées par le chercheur Jiankui He, qui ont provoqué l’indignation de toute la communauté internationale.